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Paris 2024 : un peu de la tour Eiffel au cœur des médailles olympiques et paralympiques

Un morceau de fer, originellement destiné à la tour Eiffel et taillé en forme d’hexagone : c’est ce symbole de la France qui sera serti sur les médailles des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ornant le cou des athlètes. Le design de ces 5 000 récompenses a été révélé, jeudi 8 février, conjointement par l’organisateur de l’événement et l’un de ses principaux partenaires, LVMH.
En signant avec le Comité d’organisation (Cojop) un contrat de sponsor « premium » à 150 millions d’euros, le groupe de luxe de Bernard Arnault s’est assuré que certaines de ses grandes maisons, telles Louis Vuitton, Dior et Berluti, seraient mises à contribution pour habiller les sportifs français, en échange d’une exposition incomparable – plusieurs milliards de téléspectateurs attendus.
Pour les médailles, ce ne sont ni Tiffany ni Bulgari, les joailliers les plus prospères du groupe, mais aux racines new-yorkaise et romaine, que LVMH a dépêchés : Chaumet, fondé en 1780, installé place Vendôme et vantant un romantisme napoléonien, partait avec une longueur d’avance. Fournisseur de l’impératrice Joséphine, « Chaumet a créé l’épée du sacre de Napoléon [en 1804], la tiare du pape Pie VII, mais une médaille olympique, jamais ! Pour nous, cela fera date », se réjouit Benoît Verhulle, chef d’atelier depuis 2017.
C’est également la première fois, dans l’histoire des Jeux, que la conception des médailles est confiée à un joaillier. Leur fabrication, elle, sera assurée par la Monnaie de Paris, comme en 1924. A l’époque, c’est le graveur André Rivaud (1892-1951) qui avait été chargé d’imaginer les motifs sculptés dans le métal : une harpe et une arche d’équipements sportifs sur l’avant ; un athlète debout aidant un autre, assis, à se relever, sur l’avers.
Un siècle plus tard, Chaumet a eu beau fouiller dans ses archives, la société a constaté qu’elle naviguait en terrain tout sauf familier, n’ayant signé des médailles que pour des commémorations du début du XXe siècle, mariages ou divers congrès professionnels. Quant à son flirt avec le sport, il se limitait à quelques clips en vermeil en forme de club de golfs, réalisés dans les années 1970 pour marquer certains tournois.
Sur la trentaine de salariés que comporte aujourd’hui l’atelier, d’ordinaire occupés à travailler sur des diadèmes, bagues ou colliers de haute joaillerie, seuls cinq ont été mis dans la confidence du projet olympique et y ont contribué durant plus d’un an.
La commande du Comité précisait des critères impondérables – un diamètre de 85 millimètres, un poids allant de 455 grammes pour le bronze à 539 grammes pour l’or – et le souhait que des fragments de plaques de fer puddlé (débarrassé d’un excédent de carbone) de la tour Eiffel, frappé du logo de Paris 2024, devraient être utilisés (18 grammes par médaille).
« Ces plaques étaient stockées en un lieu secret pour pallier d’éventuelles réparations du monument, explique Joachim Roncin, directeur du design de Paris 2024. Il a d’abord fallu les faire décaper et déplomber, avant de faire des essais. »
Croquis de recherche, gouachés, prototypes en résine… « Nous avons finalement décidé de découper le fer en hexagone, de le centrer et de le sertir comme on le ferait d’une pierre précieuse », détaille Clémentine Massonnat, responsable du design chez Chaumet.
« Afin que le regard converge vers lui, nous avons ensuite développé autour, sur l’or, l’argent ou le bronze, un facettage de rayons irréguliers », motif graphique qui apparaissait sur des diadèmes dans des archives estimées entre 1880 et 1910. « Il permet que la médaille renvoie la lumière au maximum et fasse scintiller l’athlète qui la porte. »
Sur l’arrière, les médailles olympiques arborent, comme l’exige la tradition, la déesse de la victoire Athéna Nikè auprès du stade Panathénaïque et de l’Acropole. Cette fois, Chaumet a adjoint, dans le coin droit du dessin, une tour Eiffel, n’en déplaise à la vraisemblance géographique…
Le revers des médailles paralympiques, lui, a fait l’objet d’une carte blanche : le Cojop et les équipes du joaillier se sont accordés pour représenter une vue en contre-plongée de la tour Eiffel.
Gustave Eiffel lui-même avait été un client de Chaumet, se plaît à rappeler LVMH, toujours avide de parfaire son storytelling. En janvier 1890, auréolé de l’inauguration triomphale de son monument à l’Exposition universelle de 1889, il avait commandé, comme l’atteste le livret de factures, un collier de deux rangs de perles fines pour le mariage de sa fille Valentine.
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Valentin Pérez
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